La désinformation en ligne et la diffusion de fausses nouvelles sont devenues une grave menace pour la confiance dans les médias et, par conséquent, dans la société et la démocratie. Le progrès technologique, notamment en ce qui concerne l’intelligence artificielle, montre que dans l’avenir, ces campagnes risquent d’être encore plus sophistiquées, subtiles et difficiles à détecter. Le projet vera.ai (abréviation de VERification Assisted by Artificial Intelligence) a pour vocation d’établir des règles du jeu équitables et d’aider à relever ces défis.

Lancé le mois dernier pour une durée de trois ans, le projet vera.ai rassemble 14 organismes partenaires, dont l’UER et l’un de ses Membres allemands, la Deutsche Welle, ainsi que des instituts de recherche, des universités, des entreprises privées et l’agence de presse AFP. Ce consortium entend faciliter la mise au point de solutions d’IA professionnelles et fiables, qui puissent contribuer à détecter et à neutraliser les techniques de désinformation avancées. Dans cette optique, une collaboration étroite sera nouée entre professionnels des médias et chercheurs, ce qui jettera les bases de travaux de recherche dans ce domaine.

La technologie d’IA à développer doit assimiler des concepts tels que l’équité ou la transparence face à la « dérive conceptuelle ». Elle doit aussi pouvoir s’adapter à l’évolution de la désinformation, servir d’outil de vérification des faits intégré et fonctionner pour plusieurs types de médias et langues. Des tâches telles que la détection des hypertrucages (deepfakes) font naturellement partie des capacités recherchées.

vera.ai est un projet pluridisciplinaire et collaboratif, faisant appel à des algorithmes en open source. L’association de différentes organisations constitue un avantage. Ainsi, le projet bénéficiera grandement de l’accès permanent à des contenus collectés dans la « vraie vie » par le plugin InVID-WeVerify et la plateforme Truly Media/EDMO, qui fournira des données importantes pour tester de nouveaux modèles d’IA. Il pourra aussi disposer des données fournies et des essais effectués par les journalistes professionnels et les vérificateurs de faits des partenaires du projet, dont la DW, l’AFP et EUDL, les membres des communautés EDMO et InVID-WeVerify, ainsi que les membres d’organisations d’éducation aux médias, de défense des droits de l’homme et d’intervention d’urgence.

L’UER participe au projet par le biais de son groupe IA et Données, des Actualités Eurovision, de son service Social Newswire et de l’EBU Academy. Son objectif, ce faisant, est notamment de s’assurer que les nouveaux outils sont adaptés aux besoins des rédactions.

Pour Lalya Gaye, coordinatrice de l’initiative UER sur l’IA et les données,

"Les solutions d’IA ne sont pas destinées à remplacer les vérificateurs de faits. Ce sont des outils qui compléteront l’arsenal dont disposent les journalistes pour lutter contre la désinformation. Et nous devons nous assurer qu’ils s’intégreront bien dans l’organisation des tâches de ces professionnels. L’UER invite tous ses Membres à participer à ce projet, que ce soit par l’intermédiaire d’enquêtes, d’ateliers, d’évaluations, de hackathons ou de séances de formation."

vera.ai est un projet cofinancé par l’Union européenne, programme Horizon Europe, convention de subvention nº 101070093. Des fonds supplémentaires sont apportés par Innovate UK, subvention nº 10039055, ainsi que par le secrétariat d’État suisse à la Formation, à la Recherche et à l’Innovation (SERI), contrat nº 22.00245.