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24 organismes de médias et associations de journalistes exhortent le gouvernement américain à renoncer à son projet de réduire la durée des visas délivrés aux journalistes étrangers

25 octobre 2020
24 organismes de médias et associations de journalistes exhortent le gouvernement américain à renoncer à son projet de réduire la durée des visas délivrés aux journalistes étrangers

L’UER a réuni vingt-quatre organisations du monde entier pour soumettre une déclaration au gouvernement américain en réponse au projet de loi visant à modifier le programme de visas I, ce qui affecterait les journalistes étrangers. Cette déclaration regroupe des milliers d’organismes de radio-télédiffusion, de presse écrite et de médias en ligne, d’organisations de presse et d’associations de journalistes de premier plan, qui touchent plus d’un milliard de personnes dans le monde. Nous défendons notre position commune : pour que nous puissions continuer à proposer des reportages fiables et impartiaux à un public mondial, le Département américain de la Sécurité intérieure (U.S. Department of Homeland Security) doit abandonner son projet visant à réduire la durée des visas I.

Le texte complet de la déclaration et les signataires figurent ci-dessous :

 

DÉCLARATION COMMUNE SUR LE PROJET DE LOI DU DÉPARTEMENT AMÉRICAIN DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE CONCERNANT LES VISAS I

Aux États-Unis, un projet de loi destiné à modifier les conditions de délivrance de visas aux journalistes étrangers menace de porter gravement atteinte à la liberté de la presse. Nous, soussignés, exhortons le Département américain de la Sécurité intérieure à abandonner ce projet. 

Le « visa I » est nécessaire pour tous les journalistes étrangers travaillant aux États-Unis, quelle que soit la durée de leur séjour. Une fois délivré, il est valable pour une durée maximale de cinq ans, ce qui permet aux journalistes de travailler en permanence aux États-Unis ou de faire des allers-retours à l’étranger pour assurer différentes missions. La proposition du Département de la Sécurité intérieure, qui consiste à limiter le visa à 240 jours, avec possibilité de renouvellement de 240 jours maximum, compliquerait sérieusement la couverture de l’actualité américaine par les médias étrangers. De plus, le projet est confus quant aux modalités décisionnelles liées à un renouvellement éventuel et aux conséquences une fois la période de renouvellement expirée.

De nombreux organes de presse étrangers sont représentés en permanence aux États-Unis par des correspondants, qui y séjournent pendant plusieurs années (généralement de 2 à 5 ans). Cette période permet aux journalistes de mieux comprendre le pays et, par conséquent, de mieux rendre compte de la situation auprès du reste du monde. La restriction de leur durée de séjour à un maximum de 480 jours fait peser un risque considérable sur l’image des États-Unis à l’étranger.

De plus, selon nous cette proposition ne permettra pas d’atteindre les objectifs visés, à savoir favoriser la conformité des programmes, réduire les fraudes et renforcer la sécurité nationale. Dans le cadre de la procédure de demande de visa I, les candidats sont déjà tenus de préciser pour quel média étranger ils travaillent, lequel doit appuyer leur dossier. De surcroît, le visa est uniquement valable aussi longtemps qu’ils travaillent pour le média en question.

Le premier amendement de la Constitution des États-Unis est le fondement de sa réputation en matière de liberté d’expression et de la presse. Cette proposition représente une menace sérieuse à cet égard, qui risque de ternir la réputation de démocratie libre et ouverte dont le pays peut se prévaloir au niveau mondial, et de réduire les possibilités de faire mieux comprendre les États-Unis dans le reste du monde.

Nous, soussignés, demeurons fermement attachés à la diffusion d’informations exactes et impartiales auprès d’un public mondial. Par conséquent, nous appelons l’administration américaine à maintenir son soutien en faveur d’un cadre durable garant de la liberté de la presse. 

 

SIGNATAIRES

Tony Hall, Président, Union Européenne de Radio-Télévision 

 

Michael McEwen, Director General, North American Broadcasters Association

 

Vincent Peyrègne, Chief Executive Officer, World Association of Newspapers and News Publishers

 

Cherilyn Ireton, Executive Director, World Editors Forum, World Association of Newspapers and News Publishers 

 

Anthony Bellanger, Secrétaire général, Fédération internationale des journalistes

 

Michael Friedenberg, Président, Reuters 

 

Sally Buzbee, Executive Editor, The Associated Press

 

Phil Chetwynd, Directeur de l’Information, Agence France-Presse

 

Brodie Fenlon, Editor-in-Chief, CBC News

 

Wendy Freeman, President, CTV News

 

Irene Gentle, Editor-in-Chief, Toronto Star

 

Ricardo Gutierrez, Secrétaire général, Fédération européenne des journalistes

 

William Horsley, Media Freedom Representative, Association des journalistes européens

 

Juan Carlos Isaza-Montejo, Managing Director, Alianza Informativa Latinoamericana

 

Brent Jolly, Président, Association Canadienne des Journalistes

 

Luce Julien, Directrice générale de l’Information, Radio-Canada

 

Ilias Konteas, Executive Director, European Magazine Media Association & European Newspaper Publishers’ Association

 

Simon Marks, President & Chief Correspondent, Feature Story News

 

Angela Mills Wade, Executive Director, European Publishers Council

 

Andrew Moger, Executive Director, News Media Coalition

 

Jessica Ní Mhainín, Senior Policy Research and Advocacy Officer, Index on Censorship

 

Wout van Wijk, Executive Director, News Media Europe

 

Adrian Wells, Managing Director, European News Exchange

 

Leon Willems, Director of Policy & Programmes, Free Press Unlimited

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