Des reporters de la DW, DR, la BBC, la RAI, l’ARD, France TV et la ZDF, entre autres, couvrant l’actualité en Biélorussie, font face à de multiples difficultés sur place : leurs accréditations arrivées à expiration ne sont pas renouvelées, ils.elles ne parviennent pas à obtenir d’accréditation plusieurs mois après en avoir fait la demande, ou leurs accréditations pourtant valables se voient refusées. Ils.Elles se retrouvent par conséquent dans l’incapacité à couvrir des événements qui présentent pourtant un intérêt majeur et un importance internationale. Le personnel du bureau de l’UER à Moscou n’a pas été en mesure, lui non plus, d’obtenir des accréditations.

Des journalistes de DR, la société danoise de radio-télévision, disent avoir été informé.e.s que la commission chargée de statuer sur les accréditations accordées à la presse ne prévoit pas de se réunir et que par conséquent, aucune accréditation ne serait accordée dans un avenir proche.

Ces nouveaux obstacles à la réalisation d’une couverture indépendante et impartiale en Biélorussie s’inscrivent dans le sillage de brutalités policières, d’intimidations et d’arrestations, dans une période marquée par les manifestations qui se déroulent depuis l’élection présidentielle et dont les journalistes s’efforcent de rendre compte. L’UER condamne vigoureusement ces tactiques répressives et demande instamment que les médias publics indépendants puissent faire leur travail.

Manuela Kasper-Claridge, rédactrice en chef à la DW, déclare : « Le gouvernement biélorusse devrait être en mesure de fournir des accréditations aux journalistes ou de prolonger ces accréditations, même pendant la pandémie. Nous savons parfaitement que le régime de Loukachenko profite du coronavirus pour restreindre la liberté de la presse. Cela doit cesser. Les reportages réalisés par la DW et d’autres médias indépendants en Biélorussie sont à la fois extrêmement importants et très appréciés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Nous demandons au gouvernement biélorusse de faire en sorte que les journalistes étranger.ère.s reçoivent immédiatement leurs accréditations ».

Tarik Kafala, directeur de BBC World Service Languages, ajoute : « Il est selon nous indispensable que la population biélorusse ait accès à des informations impartiales et indépendantes sur les événements qui se déroulent dans son pays. Nous exhortons les autorités à ne pas entraver le travail des journalistes biélorusses et étranger.ère.s en leur retirant leurs accréditations, ou en en limitant la délivrance. BBC Russian, qui touche chaque semaine plus de cinq millions de personnes, a été une source majeure d’informations pour les populations russe et biélorusse pendant les manifestations qui ont fait suite aux élections ».

Et Niels Kvale, rédacteur en chef au bureau étranger de DR, de conclure : « Il est absolument essentiel de pouvoir assurer une couverture journalistique sur le terrain pour communiquer avec les Biélorusses et rendre compte de la situation. Il est regrettable de constater que le gouvernement biélorusse a, semble-t-il, fermé le pays aux reporters étranger.ère.s. Nous demandons donc instamment aux autorités chargées d’accorder les accréditations à la presse de se réunir et d’examiner toutes les demandes, afin que nous puissions de nouveau couvrir l’actualité en Biélorussie ».