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HISTOIRES

Les médias de service public, une source d'informations fiables sur la crise du COVID-19

25 mars 2020
Les médias de service public, une source d'informations fiables sur la crise du COVID-19

Au fur et à mesure que la crise du COVID-19 (coronavirus) s'aggrave en Europe et dans le monde, un nombre croissant de téléspectateurs, d'auditeurs et d'internautes se tournent vers les médias de service public (MSP) pour obtenir des contenus informatifs dignes de confiance, dans un contexte en constante et rapide évolution.

Ainsi donc, selon un rapport du Service d'analyse médias de l'UER sur les performances d'audience des MSP pendant la crise du  COVID-19, l'audience cumulée des bulletins d'actualité diffusés en soirée par les MSP a doublé et l'écoute quotidienne a fait un bond de 14 % en moyenne. 

Depuis les premiers sujets consacrés au virus, le 9 janvier, les Actualités Eurovision ont distribué près de 3 400 sujets montés et plus de 250 sujets de direct, soit en moyenne cinq heures de couverture quotidienne de direct sur le COVID-19.

Les Membres de l'UER se sont eux aussi adaptés très rapidement à la situation en aménageant et en développant leurs grilles des programmes et en produisant de nouveaux contenus. Leurs rédactions travaillent d'arrache-pied pour répondre aux questions du public et faire en sorte que les MSP continuent d'assumer la mission qui leur est dévolue, laquelle consiste notamment à informer et à éduquer. Dans cette optique, ils s'attachent à diffuser les conseils  les plus récents en matière de santé publique et ils continuent à lutter sans relâche contre la désinformation et les fausses nouvelles. 

Certaines rédactions ont elles-mêmes été touchées par le COVID-19 et ont dû prendre des mesures de quarantaine pour leur personnel, ce qui a conduit des journalistes à préparer des opérations d'actualité depuis leur domicile ! Les reporters présents sur le terrain doivent quant à eux prendre toutes les précautions nécessaires pour se protéger.

Liz Corbin, Directrice adjointe du Département Médias et Cheffe des actualités de l'UER  "En ces temps de crise nationale et internationale, des millions de personnes se tournent vers les télévisions, les radios et les plateformes en ligne du service public. En matière de santé publique, les téléspectateurs, auditeurs et internautes privilégient en effet les sources d'information les plus dignes de confiance. Or, la crise du coronavirus montre que les journalistes des médias de service public se mobilisent et font preuve d'un dévouement sans faille pour fournir les informations les plus fiables, le plus rapidement possible."

Un groupe WhatsApp dédié permet aux organes d'information des MSP d'échanger les nouvelles les plus récentes et d'en vérifier l'exactitude et la fiabilité, afin que le public en Europe et ailleurs puisse être informé des derniers développements au fur et à mesure qu'ils se produisent.

Ce groupe constitue aussi une solution d'accès aux services des Actualités Eurovision et notamment à l'Eurovision News Exchange Social Newswire, lequel permet de vérifier très rapidement la véracité de récits ou d'images de témoin. Le département a par ailleurs dispensé en ligne deux cours sur le journalisme de données à l'intention des Membres, qui ont ainsi pu discuter des bonnes pratiques qu'ils ont développées dans le contexte actuel et échanger des idées concernant l'utilisation de sources de données locales et internationales pour expliquer l'impact de la crise.

"Avec un tel sujet, avec un virus qui ne respecte pas les frontières et qui fait courir le risque aux journalistes qui le couvrent de l'attraper et de propager la maladie, le journalisme collaboratif est absolument crucial.  L'UER, particulièrement bien placée pour faciliter cette collaboration, a été un point de convergence pour tous ses Membres",  précise Mme Corbin, avant d'ajouter : "Les journalistes sont compétitifs par nature, ils veulent des scoops et du matériel exclusif.  Mais dans la communauté de l'UER, les journalistes comprennent aussi que plus ils contribuent, plus chacun en profite.  Et surtout, le public obtient la meilleure qualité d'information au moment où il en a le plus besoin".

Eric Scherer, Directeur de la prospective à France Télévisions souligne la coopération inédite des rédactions de l’audiovisuel public européen : "C'est une vingtaine de rédactions européennes qui unissent leurs efforts pour échanger tout au long de la journée sur l'actualité brûlante, les déploiements, les protocoles de sécurité des équipes, les sujets d’intérêt, les échanges d’images et les exclusivités, et qui s'entraident pour lutter contre la désinformation." Son blog peut être consulté ici

Face à l'aggravation de la situation, les Membres de l'UER ont dû s'adapter. Voici quelques exemples de leurs efforts qu'ils ont déployés

Juan Tato-Suarez, Responsable du bureau étranger pour la radio, RTVE
"Notre priorité, à la RTVE, est de continuer à offrir 100 % de nos programmes pour assumer notre rôle et informer le public. Cela nous pose des difficultés importantes, mais nous apprenons beaucoup. Tous nos reporters radio travaillent désormais de chez eux, à l'aide des codecs audio  que nous leur avons fournis. C'est donc à distance qu'ils réalisent leurs reportages. Seuls des rédacteurs et des techniciens assumant des fonctions essentielles sont encore présents dans notre rédaction. Nous avons aussi séparé les rédacteurs de leurs adjoints, afin qu'ils travaillent dans des lieux différents. Nos stations de radio et chaînes de télévision qui diffusent en continu se consacrent désormais exclusivement à la crise du coronavirus. 

L'UER met à notre disposition un service extrêmement utile. Le groupe WhatsApp qui a été créé nous fournit en effet des informations fiables en provenance d'autres pays, ce qui nous permet de garder constamment une longueur d'avance lorsqu’un événement important est sur le point de se produire. Quant à nos reporters qui travaillent à distance, ils dépendent de plus en plus de l'Échange d'actualités, grâce auquel ils peuvent obtenir en ligne des contenus sonores et des images qui peuvent ensuite être téléchargés."

Anders Pontara, Responsable a.i. du bureau étranger, Radio suédoise :

"La Radio suédoise adapte sa stratégie et ses activités au jour le jour. Nous nous efforçons également de définir des solutions pour le long terme, si la crise devait s'aggraver et si la Suède devait connaître une situation comparable à celle de l'Italie. À l'heure actuelle, je dirais que près de la moitié de notre personnel travaille à distance, seuls 25 % de nos employés étant présents dans notre rédaction. Nous n'avons pour l'heure connu aucun dysfonctionnement majeur et nous n'avons pas eu à modifier notre grille des programmes. Nous avons néanmoins augmenté la part de programmes diffusés en direct, car nous savons que le public souhaite être informé plus souvent. C'est vrai dans tous les domaines de l'information, de la santé à l'éducation en passant par les affaires et la finance. Le coronavirus domine tous les aspects de nos programmes."

Pavel Vondra, rédacteur principal, Radio tchèque

"Nous avons réduit de 45 % les émissions en direct sur notre station et décidé de conserver uniquement notre programme matinal, qui est désormais animé par une seule personne au lieu de deux. Notre émission de l'après-midi a été raccourcie et celle du soir supprimée. Si le virus devait toucher notre rédaction, nous avons pris les dispositions nécessaires pour fusionner nos deux stations qui produisent des contenus d'actualité, afin de continuer à assumer notre mission de service public et à informer nos concitoyens. Notre rédaction a en outre été hermétiquement isolée, afin que nos réalisateurs de programmes puissent travailler en toute sécurité. Nous comptons un grand nombre de collègues qui réalisent leurs reportages à domicile et nous avons créé une salle spéciale, à un autre étage, pour interviewer des invités." 

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Contact


Jo Waters

Responsable de la communication de contenu

waters@ebu.ch

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