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Pour les radiodiffuseurs de service public, le moment est venu de défendre le secteur européen des médias

28 février 2020
Pour les radiodiffuseurs de service public, le moment est venu de défendre le secteur européen des médias

Les géants mondiaux du numérique que sont Google, Amazon et Facebook jouent de plus en plus un rôle de "contrôleurs d'accès" aux contenus. C'est à la lumière de ce constat inquiétant que le dirigeant de la plus grande alliance de médias de service public européens lance un cri d'alarme : si la transparence n'est pas renforcée, et si les plateformes ne sont pas tenues de rendre compte de leur action, les valeurs fondamentales de l'Europe (au premier rang desquelles la démocratie et la diversité culturelle) risquent d'être dangereusement fragilisées.

Noel Curran, Directeur général de l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), juge en effet indispensable de prendre des mesures concertées pour renforcer le secteur des médias en Europe et s'assurer que le public puisse accéder à des contenus de qualité et à des programmes et des informations dignes de confiance, lorsqu'il regarde la télévision ou consulte Internet.

Au moment où l'UER fête son 70e anniversaire, M. Curran rappelle également l'importance que revêt l'instauration d'un environnement des plateformes équitable et transparent, qui permette aux radiodiffuseurs de service public de continuer à innover et à améliorer constamment la qualité de leur offre.

Il déclare : "Ce sont de plus en plus les algorithmes des grandes sociétés de la Silicon Valley qui décident des contenus mis à la disposition du public européen, et tout particulièrement des jeunes. Les médias de service public européens ont donc fort à faire pour assurer la visibilité de leurs contenus. Ils continuent pourtant à investir massivement pour veiller à ce que les téléspectateurs et téléspectatrices puissent voir leurs contenus en allumant leur poste de télévision, et pour mettre au point des alternatives numériques aux grandes sociétés américaines. Les plateformes venues des États-Unis contrôlent toutefois de plus en plus les contenus que nous regardons, tout en donnant la priorité à leurs propres programmes et à ceux de leurs partenaires commerciaux."

Noel Curran souligne par ailleurs que l'essor de la désinformation sape la confiance dans la démocratie*. Un service public de radiodiffusion dynamique et vigoureux, offrant des contenus fiables et de qualité, est donc indispensable aujourd'hui plus que jamais.

Il déclare : "C'est en priorité vers les médias de service public que les utilisateurs et utilisatrices se tournent pour obtenir des informations précises, impartiales et dignes de confiance sur leur propre pays et sur le reste du monde. Et ce sont les médias de service public qui offrent un espace sûr aux enfants, au sein duquel les parents savent qu'ils ne risquent pas d'être exposés à des contenus préjudiciables. Dans le monde de plus en plus morcelé qui est le nôtre, où la solitude est toujours plus répandue, les programmes de service public ont une dimension fédératrice, car ils savent comme nul autres unir les peuples et alimenter les grands débats nationaux. Je pense notamment, pour ne citer que quelques exemples, à la série "Blue Planet" de la BBC, aux matches de la Coupe du monde de football, ou encore au Concours Eurovision de la Chanson, émission festive et unique en son genre que seuls les radiodiffuseurs de service public pouvaient concevoir."

M. Curran en appelle aux autorités de régulation pour qu'elles défendent le secteur européen des médias et son rôle essentiel dans les démocraties et les identités culturelles nationales. Il déclare : "Nous avons une véritable occasion à saisir pour veiller à ce que l'Europe se dote d'une politique numérique ambitieuse, qui permette de renforcer le secteur des médias pour les 70 prochaines années."

L'UER représente 116 organismes de 56 pays d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Considérés dans leur ensemble, ils touchent plus d'un milliard de personnes dans le monde et diffusent en plus de 160 langues. Il investissent de surcroît près de 20 milliards d'euros dans la réalisation de contenus uniques et reconnaissables, car loin de se préoccuper uniquement de leur chiffres d'audience, ils ont à cœur de remplir la mission de service public qui leur est dévolue.

*En 2018, 83 % des Européens et Européennes considéraient la désinformation en ligne comme un danger pour la démocratie (EuroBaromètre)

 

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Claire Rainford

Responsable de la communication institutionnelle

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