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Yle informe, éduque, divertit... Mais est-ce toujours le cas ?

14 février 2019
Yle informe, éduque, divertit... Mais est-ce toujours le cas ?

Mika s’attache actuellement à définir les principales composantes de la nouvelle stratégie d'Yle. Il était chargé auparavant de concevoir de nouveaux services, programmes et stratégies pour les magazines et les programmes d'information du MSP finlandais. Mika a également été rédacteur en chef à la direction de l'information, après avoir travaillé 10 ans au département de l'actualité économique. 

Je souhaite que les médias de service public se demandent si leur mission consistant à informer, éduquer et divertir suffit à l'heure actuelle.

À l'aube du 100e anniversaire de certains organismes de médias, j’espère que les MSP vont repenser leur mission fondamentale.

Même si ce n'est pas si mal d’être encore capable d'informer, d'éduquer et de divertir après un siècle d'existence, vous ne trouvez pas ?

Mais si les médias de service public voyaient le jour aujourd'hui, à l'heure du numérique, quel serait leur concept de base ? Serait-ce encore celui qui consiste à informer, éduquer et divertir ? Est-ce que l'innovation pourrait en constituer le quatrième pilier ? Ou alors l'inclusion ? N’y aurait-il pas nécessairement quelque chose en rapport avec l'interaction constructive ? Quoi d'autre ? Pour quelles raisons ? J'espère que les esprits les plus brillants du secteur des médias de service public s'efforceront de répondre à ces questions.

Je souhaite que le projet « Contribution à la société » participe à la réalisation des objectifs des MSP.

Je souhaite que l'impact exercé sur la société, la création de valeur et la contribution à la société deviennent les outils principaux des MSP pour définir plus largement leurs objectifs.

Quel type de changement positif les médias de service public apportent-ils ?

Contribuer à la société est un objectif idéal.

Il se trouve au cœur même de notre existence, il nous distingue et souligne notre sens du devoir.

Je souhaite aussi qu’il devienne plus facile d’évaluer cette création de valeur.

Je souhaite que les médias de service public commencent à s’intéresser à la signification du concept d’« interaction constructive », qui ne se limite pas à la rubrique des commentaires.

Pour de nombreux organismes de médias, l'interaction se limite à laisser le public commenter le contenu, qu'il s'agisse de sujets d’actualité, de fictions télévisées ou d'émissions-débats.

Puis, l'organisme s'en désintéresse et vaque tranquillement à ses propres affaires.

Je suis convaincu que l'on consacre trop d'énergie à des questions secondaires : comment tel ou tel commentaire a-t-il été fait, qu'est-ce qui fait l'objet d'une publication et, que vois-je là, un gros mot ? Pourquoi donc l'algorithme ne l'a-t-il pas repéré ?

J'espère qu'en 2019, les MSP mettront les bouchées doubles et réfléchiront à leurs attentes en termes d'interaction, ainsi qu’aux moyens de les satisfaire.

Je souhaite que la transparence soit plus qu'un simple mot à la mode.

J'aimerais que davantage de rédactions se rendent enfin compte que comprendre comment un sujet a été élaboré n'est pas suffisant en termes de transparence, d'ailleurs la plupart du temps ce n'est même pas la bonne question et, à vrai dire, personne en dehors des rédactions ne s'en soucie.

Il faut plutôt se demander « POURQUOI avoir choisi ce sujet ? » ; j'espère donc voir davantage d’organismes de médias répondre à cette question en 2019.

Je souhaite que les experts en contenu, et non plus uniquement les spécialistes de la technique, s'intéressent à l'intelligence artificielle.

Pour l'instant, il semble que ce soit la dimension technique qui domine les conversations et les présentations sur l'intelligence artificielle.

Cela me rappelle malheureusement plusieurs autres exemples (à propos d'Internet, des médias sociaux, des téléphones mobiles, etc.), lorsque les experts du contenu ont été beaucoup trop lents à réagir à une évolution technique majeure ou à réfléchir à ce que celle-ci signifiait pour eux.

J'espère qu'en 2019, les consommateurs et le public exprimeront leur point de vue plus clairement : pourquoi devraient-ils se soucier de ce projet sur l'intelligence artificielle ? Que leur apporte l’intelligence artificielle ? Pourquoi l’utiliser ? En quoi facilite-t-elle ou améliore-t-elle leur vie ?

Je souhaite enfin que nos stratégies soient plus courtes, plus claires et plus simples.

Liens et documents pertinents

Ecrit par


Mika Rahkonen

Head of Strategy - Yle

mika.rahkonen@yle.fi

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