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HISTOIRES

Un financement indépendant et une gouvernance autonome sont essentiels pour les MSP au Kosovo

12 octobre 2018
Un financement indépendant et une gouvernance autonome sont essentiels pour les MSP au Kosovo

Les délégués qui ont assisté aux débats nationaux à Pristina sont convenus qu’un financement indépendant était indispensable aux médias de service public (MSP) kosovars.

Cette manifestation de deux jours a été organisée par le projet « Assistance technique aux médias de service public dans les Balkans occidentaux », financé par l’UE et mis en œuvre par un consortium de partenaires composé de l’UER, la FIJ, la FEJ, l’ORF, le BIRN et l’ERNO.

Lors de la table ronde, des représentants du parlement, de la société civile, de la RTK et du secteur des médias ont débattu des modèles de financement pour les MSP au Kosovo et d’un nouveau projet de loi prévoyant un financement par la redevance.

Pour Riccardo Serri, représentant du Bureau de l’Union européenne au Kosovo, l’existence de médias libres et pluralistes est essentielle pour la démocratie. M. Serri a aussi souligné le rôle de la RTK dans la mise à disposition d’une information complète et de qualité. Le développement des MSP fait l’objet d’un suivi dans le rapport d’avancement annuel pour le Kosovo, prévu dans le processus de négociation d’adhésion à l’UE.

Selon Boris Bergant, expert senior de l’UER, le développement d’un service public de radio-télévision au Kosovo passe inévitablement par la mise en œuvre d’une solution de financement durable pour la RTK. Que les MSP soient payants ne doit pas être considéré comme une charge, mais comme un investissement d’intérêt général, a-t-il ajouté.

Les délégués ont mené un débat pluraliste portant sur la recherche d’un modèle de financement à long terme. Dans ce cadre, ils se sont notamment intéressés à la responsabilité et la transparence de la RTK, la nécessité d’un véritable débat public, le montant souhaitable de la redevance, les règles relatives au temps de publicité et les coûts d’exploitation de la RTK au regard de sa mission dans la société locale.

Malgré des divergences d’opinion, un large consensus s’est dégagé sur la nécessité d’un modèle de financement efficace et pérenne des médias de service public au Kosovo.

Au cours de la seconde journée, une attention particulière a été accordée à la gouvernance et la régulation des médias de service public.

Plus de 30 représentants du parlement, de la société civile, des autorités de régulation et des médias ont débattu des modalités d’une gouvernance autonome, professionnelle et efficace de la RTK. Les participants ont échangé leurs opinions sur de nombreux enjeux : élection et révocation des administrateurs ; recherche d’un équilibre dans la représentation de la société civile et de la profession au conseil d’administration ; rémunération des administrateurs ; responsabilité, transparence, présentation de rapports, rôles et fonctions, mais aussi financement des MSP.

Ces débats ont été vivement appréciés dans le contexte des travaux actuels sur le projet de loi et son adoption par la commission parlementaire sur les médias.

Christopher Tuetsch, Directeur du département démocratisation de l’OSCE, a souligné l’importance des MSP, seuls médias tenus au pluralisme en interne. Les MSP sont un bien public, financé par le public et au service du public.

Radka Betcheva, Responsable des relations avec les Membres d’Europe centrale et orientale à l’UER, a accueilli favorablement de nombreuses propositions présentées dans le projet de loi sur la RTK, tels que la création d’une redevance, l’obligation pour l’État d’aider à la numérisation des archives de l’organisme, le renforcement des critères professionnels dans l’élection des membres du conseil et du directeur général/de la directrice générale, l’allongement du délai obligatoire entre l’exercice de fonctions publiques et politiques, et l’élargissement du rôle du/de la DG et des administrateurs de la RTK.

Mme Betcheva a toutefois encouragé les autorités compétentes à étudier certaines questions en suspens, qui réclament selon elle une attention particulière : « Les autorités doivent examiner de plus près l’élection des administrateurs à la majorité qualifiée du parlement, le financement par la redevance, la définition claire de l’ouverture d’une procédure de révocation, les modalités de présentation des rapports au parlement, l’accès aux programmes de la RTK sur différents supports et la séparation des pouvoirs de surveillance et de direction. »

Les parlementaires pourront consulter l’exposé des experts de l’UER au cours de leurs débats sur le projet de loi.

Les prochains débats nationaux se tiendront en Albanie, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et dans l’ex-République yougoslave de Macédoine.

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Contact


Radka Betcheva

Responsable des relations avec les Membres - Europe centrale et orientale

betcheva@ebu.ch