L'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), la Fédération européenne des journalistes (FEJ), l'Association des journalistes européens (AJE),  Reporters sans frontières (RSF) et Committee to Protect Journalists (CPJ) expriment leur indignation après que le parti majoritaire en Pologne a déposé à la hâte un projet de loi en vue de son adoption immédiate, sans consultation. Or, ce projet prévoit la suppression d'un certain nombre de garanties relatives au pluralisme et à l'indépendance de la gouvernance des médias de service public en Pologne.

L'instauration d'un système dans lequel un ministre peut nommer et révoquer les organes de gestion et de surveillance selon son bon vouloir va à l'encontre des principes fondamentaux et des normes existantes en matière de gouvernance des médias de service public en Europe. Si le Parlement polonais approuve ces mesures, ce qu'il pourrait faire aujourd'hui (30 décembre), la Pologne instituera de fait un système rétrograde, sans équivalent dans aucun autre État membre de l'UE.

Nous estimons que les mesures proposées signifient un retour en arrière, dans la mesure où elles renforcent la dimension politique de la nomination des responsables de la gouvernance des médias de service public polonais, le processus devenant de ce fait également moins indépendant.

Nous demandons instamment aux autorités polonaises de résister à la tentation de renforcer le contrôle politique sur les médias.

La Pologne affichait jusqu'à présent un excellent bilan en matière de liberté des médias et figurait dans le haut du classement mondial de la liberté de la presse établi en 2015 par Reporters sans frontières. TVP touche chaque semaine plus de 90 % de la population polonaise et sa part de marché sur le marché de la télévision en Pologne atteignait 30 % en 2014, dépassant celle de la plupart des chaînes publiques des pays d'Europe centrale et orientale.